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Une chronique sur le Globe

Publié le par Sonia Alain

Une chronique sur le Globe

Par Sonia Alain, Le Globe

Le 29 juillet 2013

Entrevue – Fille à vendre, de Dïana Bélice

Un roman qui n’est vraiment pas facile à lire, surtout pour les parents d’adolescentes…

Fille à vendre

Ce roman est un véritable crève-cœur. Dès le début du récit, nous avons déjà une bonne idée de l’infamie à venir. Il n’y a aucune place pour la vie en rose dans cette histoire, au contraire, on y voit toute l’horreur de la déchéance et de la duperie. D’assister à la descente aux enfers de Leïla fait naitre un sentiment de révolte en nous. On ressent sa souffrance, et l’on assiste, impuissant, à la disparition progressive de son identité…

Leïla est une adolescente de 15 ans, quelque peu rebellée, qui ne comprend pas de prime abord la chance qu’elle a de vivre au milieu d’une famille qui l’aime. À tort, elle se croit rejetée par ses parents, mise de côté par son frère aîné et trompée par son petit ami. Toutes ses idées préconçues combinées ensemble l’amèneront à commettre l’irréparable… fuguer…

Une fois à Montréal, Leïla est vite repérée par un homme qui la séduira dans un premier temps par sa gentillesse, sa compréhension, et ses attentions, mais tout ceci n’est qu’une façade. Peu à peu, cet homme l’entrainera vers une dépendance abjecte; la drogue. Devenue accro, Leïla ne pourra plus se passer de sa prochaine dose et devra commettre des actes irréversibles qui vont à l’encontre de sa nature réelle pour se procurer son fix.

Ce qui avait commencé comme un rêve se transforme rapidement en un véritable cauchemar…

Voici un extrait :

Dans le mien, la fille finit maganée dans un vieux motel miteux. Dans mon film, le prince charmant est un beau garçon aux yeux brillants qui promet la lune pour ensuite me l’arracher à coups de batte de baseball en arrière de la tête. Le personnage principal de mon film, elle, n’a pas droit à une relation amoureuse saine. Non. Elle a droit à une demi-douzaine de gars qui la sautent en même temps…

Ce film-là, c’est l’histoire de ma vie. C’est la réalité. Ma réalité. Dure. Crue. Inimaginable. Et si jamais tu te rends là, le seul conseil que j’peux te donner, c’est « bonne chance ».

Fille à vendre, Dïana Bélice, Éditions de Mortagne, 2013

Entrevue

Pourquoi avoir choisi ce sujet?

En fait, l’idée d’écrire sur la traite des jeunes filles par les gangs de rue m’a été proposée par les Éditions de Mortagne. En effet, au cours des dernières années, et encore en ce moment, je travaille auprès de jeunes, filles et garçons, gravitant ou faisant partie des gangs de rue. Il était donc tout naturel pour moi, si je puis dire, d’écrire sur le sujet.

Quelle est la réaction des adultes et des jeunes?

Jusqu’à présent, que ce soit pour les jeunes ou les adultes j’ai obtenu d’excellents commentaires! Je suis vraiment contente que mon roman ait un si bel accueil, malgré la dureté des évènements qui y sont décrits. Je pense que le fait qu’il soit inspiré d’une réalité véritable la rend plus accessible et acceptable. L’histoire de Leïla permet de jeter un regard sur la réalité de ces jeunes filles.

Comment était-ce d’écrire sur un sujet aussi délicat?

Étant donné que je travaille auprès de cette clientèle, des histoires du genre de celle de Leïla et même pires, j’en entends tous les jours. Donc écrire sur le sujet a été « facile ». Pas que ce que ces jeunes vivent ne me touche pas, au contraire. Je leur porte beaucoup d’empathie et d’admiration, que ce soit pour leur courage ou leur force. Beaucoup d’entre elles ne s’en rendent pas compte tout de suite, mais d’avoir été en mesure de survivre à de telles épreuves fait montre d’une grande résilience, même si elles ne vivent pas selon les normes de la société. Elles s’en sortent, comme il est « normal » de le faire après de telles expériences de vie.

Est-ce que vous envisagez d’écrire d’autres romans jeunesse du même type?

Oui! C’est définitivement dans mes plans! Déjà, mon second roman a été envoyé aux Éditions de Mortagne et j’attends de leurs nouvelles. J’ai une tonne de nouvelles idées qui fourmillent dans ma tête afin d’exposer les souffrances des jeunes et leur faire savoir qu’ils ne sont pas seuls dans ce qu’ils vivent. À part ces romans réalité, j’ai également des idées de science-fiction qui germent doucement dans ma tête. C’est à suivre!

Pour suivre l’auteure, vous pouvez la retrouver sur :

À la fin du roman se trouve un lexique de ressources très utiles pour les jeunes et les parents.

Bonne lecture!

Le Globe

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