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Entrevue avec Lyne Dion, une nouvelle auteure de polar

Publié le par Sonia Alain

Entrevue avec Lyne Dion, une nouvelle auteure de polar

Par Sonia Alain, Le Globe

Le 6 novembre 2013

J’ai rencontré virtuellement Lyne Dion sur le web, et j’ai été curieuse d’en découvrir un peu plus à son sujet, j’ai donc décidé de lire son premier roman. Un livre policier aux consonances britishs.

Crime au Manoir Dubreuil

Pour un premier roman, Lyne Dion s’est bien débrouillée. L’intrigue policière est bien montée et ce n’est que vers la toute fin qu’on commence à se douter de l’identité du tueur. Tout au long de l’enquête, l’auteure nous entraine vers différentes probabilités à exploiter. Un récit bâtit de façon très factuelle, agrémenté à certains moments d’informations historiques et même touristiques. Il y a beaucoup de descriptions. Dès le départ, l’histoire défile rapidement, pour prendre une vitesse de croisière un peu plus soutenue vers le milieu du livre.

Au début de la lecture, on a l’impression de tourner en rond, sans savoir vraiment où l’auteure désire nous amener réellement, mais peu à peu (à travers les différentes anecdotes racontées), les éléments s’emboitent les uns dans les autres pour former un tout.

Un roman qui nous rappelle un peu le jeu « Clue » ou encore les jeux en série « Meurtre et mystère »…

Florence Dubreuil hérite d’un manoir somptueux en Estrie à la mort de l’unique famille qui lui restait. Ne souhaitant pas vivre seule dans cette immense bâtisse, elle décide de transformer les lieux en résidences luxueuses. Tour à tour, les chambres de sa demeure seront occupées par des personnages plus ou moins colorés. Il y a Bruno, l’étudiant en médecine qui joue aux échecs avec Denise, l’une des locataires retraitées, Josiane, la libraire, auteure de livres, Albert, l’enseignant en retrait du groupe qui a une prédilection pour les voyages et la tranquillité, ainsi que quelques autres.

Un beau matin, alors que tous vaquent paisiblement à leurs occupations, l’un des locataires est retrouvé poignardé dans ses quartiers. Un sentiment d’incompréhension gagne tous les pensionnaires. Deux policiers sont mandatés pour trouver le meurtrier; il s’agit d’Alex Warton, l’expert en profilage londonien et le sergent Stephen Dolan.

Au même moment, une vieille affaire de 1984 refait surface. Étrangement, les deux évènements semblent liés entre eux.

Voici un extrait

Denise étouffait. Elle se réveilla en sursaut, voulut crier mais s’aperçut qu’on lui avait enfoncé une débarbouillette dans la bouche, retenue par un large ruban adhésif, et que ses poignets étaient liés par une corde. Soudain, quelqu’un alluma une lampe de poche et dirigea le faisceau sur un bout de papier : « Ne bouge pas. Silence ». L’intrus s’approcha du lit, projeta le rayon lumineux sur son visage et éclaira à nouveau un autre message : « Me reconnais-tu? » Denise approuva, trembla de tout son corps, suffoqua de panique en voyant les mots Je suis LA VENGEANCE.

Crime au Manoir Dubreuil, Lyne Dion, Éditions Café-Crime, 2013

Entrevue

D’où vous est venue l’idée de créer votre propre maison d’édition?

Un défi que je voulais relever depuis longtemps. Être entièrement propriétaire de mes romans policiers. Le plaisir de choisir ma page couverture. Il est important pour moi que l’image représente ce que j’ai en tête lorsque me vient l’idée d’une histoire. Je voulais dessiner mon logo, confectionner ma marque, mon style. Je ne suis pas prête à vendre mes créations et ne plus être maitre de mes œuvres. Chez moi, les Éditions Café-Crime, je suis la capitaine!

Qu’est-ce qui vous attire dans le roman policier?

En réalité, le meurtre ne m’attire pas. C’est le déroulement de l’enquête qui me fascine. Quoique les techniques judiciaires et les expertises scientifiques facilitent le travail des policiers et des enquêteurs, ces derniers devront toujours travailler avec les mystères de la psychologie humaine. L’énigme, le suspense, les démarches pour accumuler les indices, les preuves, établir le profil du coupable et finalement relier tout ça.

J’aime les coups d’arnaques, les « qui croyait prendre est pris », les effets de surprises, les inattendus. Les motifs pour lesquels les gens tuent sont surprenants. Je m’amuse à inventer des intrigues.

Comment avez-vous bâti chacun des personnages qui habitent au Manoir?

Les personnages sont tous fictifs. Ils naissent dans mon cœur et dans ma tête. Je leur donne une personnalité, un rôle précis. Pour leur octroyer un visage (décrire une image physique pour le lecteur), je choisis une photo d’un comédien ou comédienne qui correspond physiquement au personnage. Je me permets ici une confidence. Alex Warton, mon détective principal, ressemble à l’acteur américain Alec Baldwin. Et son collègue, le sergent Stephen Dolan, à Kevin Costner.

Mes romans sont des enquêtes différentes, mais les deux enquêteurs seront toujours Alex Warton et Stephen Dolan.

Pourquoi avoir choisi un policier londonien pour résoudre l’énigme?

J’aime l’Angleterre, leurs mœurs, les paysages, leur façon de vivre, le « so british ». En créant un détective londonien, je me plais à revisiter ce pays en passant par lui à chacun des romans soit par ses séjours au Kent ou par ses souvenirs. Stephen Dolan habite le Vermont. Ces deux nouveaux coéquipiers découvriront au fil des années qu’ils ont plusieurs choses en commun.

Les crimes ayant lieu au Québec, les lecteurs se plairont à reconnaitre certains endroits. À travers les personnages, à chacune des histoires, ils circuleront dans une ville du Québec.

Pour suivre l’auteure, vous pouvez la retrouver sur :

Il est à noter que le deuxième roman sortira en janvier 2014 : La fille aux cheveux rouges. Marie-Josée, une étudiante au collège de Valleyfield, est sauvagement assassinée. Un marin à la retraite est égorgé chez lui. Comment Alex Warton parviendra-t-il à prouver que ces deux crimes sont liés?

Le Globe

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